Les goodies sont morts, vivent les goodies (?)

12/10/2023 - Les goodies sont encore vendus comme une super solution pour marquer les esprits et affirmer sa marque. Mais, les goodies sont-ils si good que ça ?

Les goodies, ce sont ces petits objets qu’on distribue à tire-larigot dans tous les salons et événements d’entreprises, mais aussi auprès de ses client·es pour leur dire qu’on les aime (et qu’on aimerait qu’ils et elles pensent à nous en écrivant avec leur stylo brandé à notre nom).

Les goodies sont encore vendus comme une super solution pour marquer les esprits et affirmer sa marque. Ces objets offerts donneraient a priori une impression de cadeau altruiste et généreux (vraiment ?). Ils résultent encore de pratiques marketing de martèlement de la marque histoire de la faire rentrer de gré ou de force dans la tête des publics cibles.

Seulement voilà : les goodies polluent. En admettant que les résultats marketing seraient au rendez-vous (mon positionnement est très clair là-dessus : non.), on a quand même produit des objets dont l’utilité n’est pas garantie en comparaison au nombre qu’on reçoit. Un stylo est certes pratique, mais quand on en a 10 chacun affublé d’un logo différent, l’intérêt commence à devenir limité. Et on a juste conçu, fabriqué, acheminé des objets pour rien.

Ok, mais s’ils sont écoresponsables ?

Quand on tape “comment remplacer les goodies” sur l’Internet mondial, on obtient ça :

Les solutions proposées se disent “éco-quelquechose”. Exit donc le stylo, la clé USB (ça se fait encore ?), le badge et autres carnets avec reliure en simili cuir. Bienvenue au tote-bag en coton bio rempli d’un porte clé en bois made in France (mais avec un bois d’on ne sait trop où), d’une gourde isotherme pour remplacer vos vilaines bouteilles en plastique, les mêmes qui serviront à faire ce superbe stylo.

Voilà donc une démonstration typique d’un capitalisme verdoyant : on prend le même système de surconsommation, avec une couche de vernis vert par dessus 💅

Une entreprise m’a même contactée pour me proposer d’en offrir à mes client·es pour célébrer la Journée de la Terre. Vraiment ?

Tout aussi “écofriendly” qu’ils soient en apparence, ces objets produits en surnombre et distribués sans réel besoin finiront au même endroit : au mieux dans un fond de placard avec leurs congénères, au pire à l’incinération au moment où vous ferez du tri.

Prenons l’exemple typique du tote-bag : l’étude de l’Agence danoise de protection de l’environnement démontre que pour compenser l’impact écologique versus un sac en plastique (utilisation d’eau pour produire le coton, émission carbone de sa fabrication et acheminement) un tote-bag devrait être utilisé 7000 fois. Ce chiffre monte à 20 000 utilisations pour les tote-bag en coton bio. Pas facile de les utiliser autant quand vous en avez déjà 15 à la maison, n’est-ce pas ?

Le goodies le plus éco-responsable est celui qui n’existe pas.

… Et il en va de même pour les supports de communication en général. Votre plaquette est éco-conçue ? C’est mieux, mais ça reste quand même plus d’impact en ressources que si elle n’avait pas été créée.

OK alors… on communique plus, c’est ça ?

On peut communiquer, en prenant le temps de se demander quel est l’objectif du support et d’étudier le rapport impact en ressources vs la portabilité de son message. Au lieu de déployer des supports dans tous les sens, demandons-nous : à quoi cela va servir ? mon support va-t-il être réellement consulté ? Est-ce que les gens auront envie de le garder et va-t-il vraiment répondre à un besoin ?

Bref, avant le comment, on se demande pourquoi.

Pour revenir à nos goodies, un prospect vous a-t-il déjà rappelé parce qu’il a pensé à vous en étanchant sa soif après avoir bu dans votre gourde ? Est-ce vraiment le tote-bag à l’effigie de votre événement qui a laissé une expérience positive à vos participant·es (”franchement, on s’est endormi pendant leur conf’ mais leur tote-bag est génial”) ?

Ensuite, on fait quoi ?

A l’heure qu’il est (16h02 pour tout vous dire), le constat est donc pour moi sans appel : les goodies se meurent, et c’est tant mieux. Cependant, je suis encore aux prémices d’une réflexion sur comment les remplacer. Plusieurs pistes me viennent :

Favoriser l’expérience

Au final, ne serait-ce pas l’expérience d’un événement en soi qui est la plus marquante ? Offrez donc une expérience immatérielle lors de votre événement. Pas besoin de sortir le casque de réalité augmentée, un simple jeu peut par exemple suffire. Avec .Repliq, lors d’un salon pro en 2021, nous avions ainsi proposé un horoscope. Celui-ci était certes sous forme de cartes physique, mais imprimées en petit tirage et conçues de manière à ce qu’on ai envie de les garder ou les afficher. Les visiteur·ses repartaient avec la satisfaction d’avoir reçu une prémonition (plus ou moins approximative) et le souvenir de “.Repliq la diseuse de bonne aventure”… C’est clairement plus fun que “.Repliq la gourde qui a fini au fond de mon placard”.

Quelques expériences possibles :

  • un jeu concours pour gagner une prestation

  • une démo de vos services (exemple : si vous faites de la formation = un atelier d’un de vos modules)

  • une scénographie immersive et interactive

.Repliq vous tire les cartes

Valoriser un positionnement

On peut profiter de son événement pour affirmer que non, il n’y aura pas de goodies, à l’image de l’entreprise Obeo, qui a décidé d’arrêter les goodies et de transférer le budget qui leur été alloué à l’association The Sea Cleaners qui a pour objectif de nettoyer les océans. Cette entreprise en profite pour communiquer sur cet engagement lors des salons.

Si on veut VRAIMENT un objet à emporter

  • privilégier un objet papier plus traditionnel qu’on a envie d’afficher pour sa qualité graphique ou sa double utilité (un calendrier de la saisonnalité des légumes par exemple, un mémo de bonne pratique etc.). On privilégie dans ce cas un façonnage qualitatif, un papier qui ne se froisse pas facilement ou pourquoi pas, soyons fous, un objet en volume à monter soi-même. L’impact écologique sera moindre qu’un stylo en plastique ou un tote bag en coton bio.

  • Si votre entreprise produit des chutes ou autre matériau qui ne sont a priori plus exploitables : pensez au réemploi ! Par exemple une petite chute de bois retaillée, gravée ou avec un message en lettering (poke @Léa Mira-Godinho) peut servir de carte postale.

A propos

  • Laurine Leyrat

    Associée • Directrice Artistique

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